OliveM

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Poil à Gratter pour démanger

jeudi 14 octobre 2010

Blocage des lycées: quand les proviseurs font la leçon aux parents

Olivier Montel Paris, le 15/10/2010
6 rue Alphonse Daudet
75014 PARIS

A Monsieur le Proviseur du lycée Claude Monet, Paris 13
Copie : FCPE, PEEP


Monsieur le Proviseur,

Eu égard à ce qui peut se passer au lycée Claude Monet ces temps-ci, je me permet de vous adresser ce mot en commençant par vous adresser copie de ce qu’on peut lire dans la presse, suite au récent début de mobilisation lycéenne de ces derniers jours. Je cite :

Blocage des lycées: quand les proviseurs font la leçon aux parents
Le courrier, écrit sur instruction du ministère, s'adresse aux parents pour qu'ils découragent leurs enfants de participer à des actions de blocage dans le cadre de la mobilisation pour les retraites.


«A Mesdames et messieurs les parents d'élèves »: « Je vous demande de bien vouloir rappeler à votre enfant qu'il a des droits et des obligations dans le cadre de sa scolarité... Ses devoirs concernent l'assiduité, le respect de la liberté d'autrui et celui des biens». Signé : le proviseur.

Plusieurs parents de lycéens, notamment dans les académies de Strasbourg et Grenoble, ont eu la surprise de trouver dans leur boite aux lettres
ce courrier en début de semaine. A deux ou trois formulations près, les lettres adressées aux parents sont identiques. En substance, il est demandé aux parents de faire en sorte que leurs enfants-grévistes arrêtent les actions de blocage et regagnent les salles de cours.

Daté du 8 octobre, au lendemain des premières grosses mobilisations lycéennes contre la réforme des retraites, le courrier insiste sur les dangers potentiels liés au mouvement de protestation. « Depuis plusieurs jours, des groupes de lycéens ou d'autres jeunes, qui affirment protester contre des réformes, tentent de bloquer des lycées », commence le courrier. S'en suit un argumentaire en trois points: «Les blocages font obstacles au droit à l'éducation», «l'assiduité est une obligation» et attention danger: « la présence des lycéens dans la rue attire quelquefois un certain nombre de personnes qui souhaitent troubler l'ordre public et peuvent mettre en cause la sécurité des élèves et des personnels.»

A qui doit-on ce rappel à l'ordre? Au ministre Luc Chatel qui déclarait en début de semaine que non, vraiment, les lycéens n'ont rien à faire dans la rue. « Le ministère a en effet donné des instructions aux recteurs pour rappeler simplement le droit aux parents d'élèves », reconnaissait, un peu gêné, le service de presse du ministère de l'Education, ce jeudi après-midi.

« Les tentatives d'intimidation se multiplient »
« Cela remet complètement en cause notre droit à s'exprimer, c'est sans fondement légal, proteste Quentin Delorme, secrétaire général de l'Union nationale lycéenne, le premier syndicat lycéen. C'est une nouvelle tentative d'intimidation. Depuis quelques jours, les menaces n'arrêtent pas. Dans l'Aisne, un élève a été convoqué en conseil de discipline parce qu'il avait manifesté la veille... A La Rochelle, hier, un élève me racontait qu'il avait failli être arrêté par la police lors d'un rassemblement devant le lycée. Motif : avoir bougé les poubelles du coin de la rue !»

Autre reproche, entendu plusieurs fois dans le cortège parisien mardi: «Le proviseur nous met des bâtons dans les roues pour organiser des AG dans l'enceinte du lycée. Du coup, on n'a pas le choix, on se réunit devant ».
Sur ce point, Philippe Tournier, président du SNPDEN, le syndicat majoritaire des chefs d'établissement, rétorque : «Bien évidemment si l'objectif de l'AG est d'organiser le blocage, ce n'est pas acceptable. Dans les autres cas, il n'y a aucun problème.»

D'ailleurs, il reconnaît avoir lui aussi adressé à ses confrères un modèle de lettre à envoyer aux parents. «On a pris une position très ferme sur les blocages. Les actions devant le lycée visant à bloquer l'entrée sont inacceptables et contraires à la loi. La lettre aux parents visent à rappeler cette interdiction, c'est tout. » Et de préciser: «On ne remet pas du tout en cause la liberté de manifester des lycéens. Si un élève ne vient pas en cours parce qu'il manifeste, un mot d'absence des parents nous indiquant qu'ils sont d'accord suffit. On rappelle aussi cette règle aux confrères.»

Extrait de
www.liberation.fr en date du 14 octobre 2010.
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Je suis bien placé pour savoir que votre établissement est en première ligne sur Paris depuis des mois maintenant, pour ce qui est de la mobilisation lycéenne. Aussi je me permets de vous faire savoir ce que je pense sur ce terrain-là, ne fut-ce qu’à titre préventif et sans aucune intention de « procès d’intention » quel qu’il soit : je n’ai personnellement aucune leçon à recevoir de quelque proviseur que ce soit, quand il s’agit de porter un jugement sur l’éventuelle mobilisation au sein du monde lycéen.

Je suis également bien placé pour savoir qu’on a vu des flics (y compris en civil) en poste devant votre établissement, à l’occasion de certains « blocages » il y a de ça plusieurs mois déjà. Je sais aussi parfaitement à quelles conditions on peut trouver des flics devant les établissements scolaires, et qui les convient à venir ainsi « officier ». Des flics ne sont jamais devant les lycéens par l’opération du St Esprit (…). Selon mes sources, on a même vu des flics en civil tourner des vidéos devant le lycée Claude Monet, début janvier, avec de petits magnétoscopes numériques. Il va évidemment sans dire que ce genre de méthode de flicage est contraire à la loi et à la déontologie la plus élémentaire, que ce soit des jeunes ou non qui soient dans le collimateur.

Enfin, je suis également bien placé pour savoir comment se gèrent et comment s’organisent les éventuels blocages dans les lycées : vote en AG, sachant que tous les lycéens sont invités et conviés aux dites AG.

Aussi je me permets de vous mettre en garde face à ce qui pour moi constituerait un danger pour la libre expression des lycéens, et donc pour la libre expression du citoyen ou du futur lycéen. Voire une espèce d’ingérence dans la manière dont les lycéens entendent s’exprimer, et une tentative de diabolisation des éléments considérés comme étant « les plus virulents ». Il ne sert à rien de chercher à décrédibiliser les lycéens et à les « déresponsabiliser », à l’heure où nos aimables gouvernants abaissent l’âge de la responsabilité pénale des jeunes… à 13 ans ! (vous n’êtes sans doute pas sans le savoir).

Encore une fois, cet avis vous parvient à titre préventif et en toute sérénité, et sans aucune forme de procès d’intention. Je vous prie de croire, Monsieur le Proviseur, en l’expression de mes meilleures salutations.

Olivier Montel,
paternel d’élève de Terminale S

Violences sarkozisto-policières contre les jeunes

Lycéens anti-"réforme"/Retraites: un lycéen pourrait perdre un œil après un tir de flash-ball survenu à Montreuil ce 14 octobre. C'est ce qu'affirme la maire de Montreuil Dominique Voynet, qui «condamne les violences policières contre les lycéens» et qui se demande où en sont nos gouvernants pour envoyer les forces de l'ordre contre les 15/18 ans. L'inspection générale des services («police des polices») est saisie, mais chacun sait bien qu'en France c'est un peu comme si l'on pissait dans un violon.

La vérité, c'est que c'est en train de monter en pression, et que ça fait prodigieusement chier nos aimables gouvernants de voir les jeunes prendre en marche le wagon des manifs. Chacun sait bien que ça a toujours fait peur aux gouvernants (surtout de droite) de voir les jeunes descendre dans la rue. D'autant qu'ici, en l'espèce, cela conduit à renforcer le nombre de gens dans la rue, alors même que ces aimables gouvernants cherchent à nous bourrer le mou sur un hypothétique "essoufflement" du mouvement... Alors Sarkozy et Hortefeux envoient les forces de l'ordre...
Une fois de plus la honte sur la tête de la France...

POUR MÉMOIRE : L’usage du flash-ball dans les manifs jugé contraire à la déontologie .

Pour en savoir plus sur ce qui s'est passé à Montreuil avec les lycéens et les flics : voir le lien http://minilien.fr/a0lv01 .

Olive M,
paternel d'un lycéen "bloqueur" de 17 ans

jeudi 7 octobre 2010

Les romodontades anti-terroristes du sieur hortefeux

Les romodontades anti-terroristes du sieur hortefeux sous la Tour Eiffel début octobre ne tiennent à l'évidence que de la mise en scène sécuritaire. Le but du jeu est évidemment de justifier le climat tout-sécuritaire qui est la marque de fabrique de la Sarkozie depuis des années en général, et au lendemain de la déculottée électorale aux dernières Régionales en particulier.

Le but du jeu c'est de tenter de manipuler l'opinion pour accréditer l'idée que nos bons gouvernants seraient là pour répondre aux attentes (supposées) de la population...

Il ne s'agit en vérité que de clientélisme sécuritaire et de clientélisme populiste sécuritaire. Pour jouer cette carte sciemment alarmiste, ces messieurs (et dames, n'oublions pas la Morano de choc et de toc) sont même prêts à se faire mousser en instrumentalisant les prises d'otages (...). La récente théatralisation des missions aéroportées française à des fins de surveillance et de prétendues recherches dans le Nord Mali en est l'illustration typique.

Les parade sécuritaires du hortefeux de service sous la Tour Eiffel ne sont là que pour théâtraliser la rhétorique sécuritaire. Mais ce cirque médiatico-politique ne tient que de la symbolique et ne fait en réalité qu'alimenter le climat de publicité ambiantes pour le compte des différentes sphères terroriste.

Le fait de jouer ainsi les gros-bras devant les médias ne rimme en réalité qu'avec impuissance et incurie face aux défis sociaux, économiques et même sécuritaires de la France sarkoziste de 2010. L'un des derniers exemples en la matière fut l'interventionnisme militaire des français au côté des militaires mauritaniens pour aller éradiquer une base supposée terroriste au Nord-Mali, en juillet 2010.
On connait le résultat : 7 membres supposés d'AQMI filngués, l'otage français Michel Germaneau exécuté, et 7 ressortissants dont 5 français pris en otage sur Arlit en mesure de représailles. Jolie preuve d'efficacité, chapeau bas !

Quand les mecs d'AQMI voient le sieur hortefeux se livrer ainsi en spectacle sous les feux de la rampe, ils doivent se fendre la pêche. Car, en réalité, cette stratégie de la tension (la "politique de la peur") ne fait qu'alimenter leur propre moulin terroriste...

Olive M